Certains choisissent de muscler leurs pectoraux, d’autres choisissent (ou devraient choisir) de muscler leurs poumons. Enfin, leurs muscles respiratoires, principalement les muscles inspiratoires.
« Les scientifiques du sport savent depuis longtemps que le renforcement des muscles respiratoires s’accompagne d’une importante amélioration de la performance en sports d’endurance, comme la course à pied. Mais très peu d’athlètes y ont recours », dit Guy Thibault, docteur en physiologie de l’exercice, directeur des sciences du sport à l’Institut national du sport du Québec.
« C’est en quelque sorte le secret le mieux gardé en ville. »
Vraiment, inspire-expire
On renforce nos muscles inspiratoires en faisant des respirations profondes, alors que l’entrée d’air est limitée par un petit appareil ressemblant à une pipe, muni d’un embout buccal. Il en existe plusieurs modèles sur le marché. Le prix varie d’environ 30 $ à 150 $. Les fabricants recommandent généralement de faire 30 respirations forcées matin et soir, et ils promettent des résultats en moins de six semaines.
Toutes les personnes qui se soumettent à cet entraînement voient des progrès, mais l’amélioration est plus importante chez les gens moins en forme que chez les athlètes très entraînés. En fait, on ressent une certaine aisance respiratoire pendant la course à pied, après seulement quelques jours d’entraînement.
C’est dans les poumons que se réalisent les échanges gazeux entre le corps et l’air ambiant pour alimenter les cellules en oxygène. L’inspiration est principalement assurée par les muscles intercostaux et le diaphragme. Ce sont ces muscles que l’on cible.
Certains chercheurs croient qu’il pourrait également être utile de renforcer les muscles expiratoires, mais, sauf en natation, l’expiration demeure un phénomène passif, consécutif au relâchement musculaire (la cage thoracique reprend sa forme de repos). Voilà pourquoi pratiquement tous les appareils de renforcement des muscles respiratoires ciblent uniquement les muscles inspiratoires.
Techniques
Avant d’être capable d’entraîner adéquatement une structure, quelle qu’elle soit, il est bien de comprendre son action. Voilà que les bases du yoga et du Pilates offrent cette possibilité d’apprendre des techniques respiratoires.
Quoique différentes dans l’approche, ces disciplines sont toutes deux intéressantes. Lorsque la conscience du mouvement est bien acquise, l’entraînement des muscles respiratoires peut débuter. C’est à ce moment que l’on peut introduire un appareil qui impose une résistance respiratoire. Le coureur d’endurance, le sportif en soi, doit confronter cette machine par la seule force de ses muscles du souffle. Il existe, sur le marché, plusieurs modèles de cette bête d’entraînement, soit à résistance inspiratoire seulement, soit à résistance inspiratoire et expiratoire.
Certaines études indiquent que l’entraînement combiné (inspiratoire et expiratoire) donne de meilleurs résultats. Guy Thibault s’est d’ailleurs amusé à tester un appareil du genre. Il a constaté que son souffle était plus léger. Ce type de musculation marche...
Un gym respiratoire à la maison
Il est possible de se procurer un appareil respiratoire pour s’entraîner à la maison. Encore faut-il en avoir réellement besoin en support à un programme d’entraînement prudent et intelligent.
Tout en suivant le protocole établi par le manufacturier de l’appareil, il ne faut pas perdre de vue que la régularité demeure la clé. Peut-être que, tout comme courir souvent, il faut maintenant considérer s’entraîner à respirer souvent !