Un (mon) ultra-défi

Un (mon) ultra-défi

Au moment où vous lirez ces lignes, je serai au bout de mon propre défi d’été : une course en sentier de 125 kilomètres dans le cadre de l’UTHC (Ultra-Trail Harricana du Canada).

Le signal de départ a été donné à 2 h dans la nuit de vendredi à samedi et, si j’y suis arrivée, j’ai traversé la ligne d’arrivée plus de 22 heures de course plus tard.

Il y a un « si » dans l’histoire parce que réussir ce genre de défi, un « ultra », comme on l’appelle dans le milieu de la course, va bien au-delà de la préparation. Tous les kilomètres peuvent réserver une surprise.

Voilà pourquoi il faut les prendre un à la fois. Courir un ultra, c’est comme vivre sa vie, une année à la fois ; c’est vivre sa course un kilomètre à la fois.

L’ultra-marathon

Son nom le dit, un ultra-marathon est un marathon, mais en version longue. Au Québec, on parle d’une distance de plus de 42,2 kilomètres sur route ou en sentier. En sentier, on l’appelle particulièrement l’ultra-trail.

Il existe des événements d’ultra à peu près dans toutes les régions du Québec, ce qui est assurément une démonstration de la popularité grandissante de ce genre de course.

En Europe, où se trouve en quelque sorte le berceau de la discipline, le terme « ultra » est employé sagement pour des distances de plus de 50 kilomètres, mais plusieurs disent qu’un « vrai ultra », c’est au moins 80 kilomètres.

Pour ma part, c’est à l’âge de 16 ans que j’ai couru mon premier ultra au Saguenay. J’avais d’abord l’intention d’accompagner pour quelques kilomètres mon oncle Gilles (âgé de plus de 70 ans aujourd’hui) dans le cadre de son propre défi et, sans en avoir originellement l’intention, j’ai terminé avec lui 112 kilomètres plus tard.

Au Saguenay, cet événement s’appelait l’Ultra-marathon Michel Voyer, en l’honneur d’un coureur respecté de la région. L’événement n’existe plus aujourd’hui, mais le coureur fait encore honneur à la région en ayant complété 150 marathons à ce jour.

La limite de l’endurance humaine

Dernièrement, la revue Science Advances indiquait que des chercheurs américains pouvaient maintenant identifier la limite de l’endurance humaine.

Selon la recherche guidée par un certain Herman Pontzer sur différents sportifs, dont des participants à une course de 5000 kilomètres en 5 mois, ce plafond serait directement lié à l’énergie qu’un individu peut absorber/dépenser chaque jour.

C’est ainsi que la limite de l’endurance serait davantage liée aux fonctions digestives qu’aux muscles ou au système cardiovasculaire.

Le point auquel un individu arriverait à absorber autant d’énergie calorique qu’il en dépense chaque jour serait globalement de 2,5 fois son métabolisme de base (l’énergie minimum en calories dépensées par le corps pour faire fonctionner l’organisme chaque minute).

Quoique dans des épreuves d’endurance allant de quelques heures à quelques semaines certains sportifs pourront augmenter leur métabolisme de 5 à 10 fois celui de base, au bout d’un moment la performance va inévitablement redescendre.

Voici une citation assez amusante d’Herman Pontzer quant à une des différences entre humains et animaux : « Les autres animaux sont trop intelligents pour faire des choses aussi folles que ce que font les humains. »

Cette ultra-décision de participer à un ultra

C’est peut-être de l’ultra-folie de courir autant ! Je me permets tout de même d’affirmer que la plupart des ultra-coureurs sont des gens ultra-vivants.

La motivation à l’entraînement n’est pas une barrière... C’est même parfois la motivation à prendre une journée de repos qui fait défaut.

L’ultra-coureur n’a d’autre choix que d’être dans le moment présent. Il doit apprécier que son corps lui offre ces grandes possibilités. Et sincèrement, le coureur de ces distances aime ultra-gros la course !

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