J’écris ces lignes en admiration devant les magnifiques teintes de l’automne. La mitoyenneté estivale-hivernale de cette saison apporte un incroyable mariage de couleurs chaudes et froides. Et si, à la fin de l’été, la feuille avait le pouvoir de choisir sa transformation de couleur ? Ne serait-ce pas magique que chaque feuille, juste avant de laisser son arbre, puisse colorer sa vie par son histoire, sa saison préférée, sa personnalité, ou simplement par une préférence ?
Et voilà ce qui m’amène l’inspiration de la chronique de cette semaine. Sans qu’aucune science ne soit cachée derrière ces écrits, à part peut-être celle de mon imagination, voyons la couleur du coureur d’automne... La « cour-leur » !
Le coureur vert
Le coureur vert d’automne est en quelque sorte le parfait du groupe. Il a gardé sa teinte de jeunesse ; la couleur avec laquelle il a grandi au printemps et avec laquelle il s’est illustré tout l’été l’habite encore. Il ne se laisse pas intimider par les journées venteuses ni par celles de pluies froides.
Réglé comme une horloge, dès que l’alarme course sonne, il sort. Il a un horaire d’entraînement régulier, des distances calculées, et il peut même se laisser tenter par des objectifs de saison froide. Le vert a toujours le bon vêtement dépendamment de l’occasion : l’habillement multicouche n’a plus de secrets pour lui. Le coureur vert a aussi de bons réflexes pour ce qui touche à la chaussure. Il n’use pas complètement ses espadrilles avant d’en choisir une nouvelle paire qu’il pourra mettre en alternance avec son ancienne. Il sait que tout est une question d’adaptabilité.
L’hiver n’a qu’à bien se tenir, parce qu’à travers le blanc pourrait surgir un peu de vert .
Le coureur jaune
Le coureur jaune aime la course... mais il a quand même des limites. Lorsque la température est du genre « à se rouler dans un doudou et à écouter un film », le choix est facile. Adepte du feu de foyer, le jaune est celui aussi à qui il arrive de courir une seule fois par semaine plutôt que trois à cinq, comme il devrait le faire dans un contexte de prévention des blessures. Le jaune, l’automne, ne se préoccupe pas beaucoup de sa distance ou de son temps... il part et arrête lorsqu’il en a envie. N’en demeure pas moins qu’il trouve l’automne très beau et qu’il adore le latté ou le chocolat chaud. La motivation optimale du coureur jaune reviendra en même temps que la pousse des tulipes... de couleur jaune.
Le coureur rouge
Le rouge est la couleur de l’amour. Seulement, il arrive souvent au coureur rouge d’oublier son amour de la course dès que les températures moins clémentes arrivent. Le rouge va peut-être sortir courir de temps en temps, l’automne, surtout le lendemain d’une soirée bien arrosée et abondante en nourriture. Inviter le coureur rouge à sortir l’automne demeure risqué... Il a peut-être d’ailleurs déjà remisé ses espadrilles avec le matériel d’été.
L’arc-en-ciel d’un automne de course contient également d’autres couleurs. Il vous appartient de les définir, celles-là. Surtout si ma définition du vert, du jaune et du rouge ne vous a pas parlé. On court avant tout à sa manière et pour soi.