Comme des superhéros, tous les enfants rêvent un jour de voler. Ce sentiment d’être haut dans les airs et d’y rester longtemps est euphorisant, non ? Voilà pourquoi, faute de pouvoir se déplacer en volant, les enfants aiment sauter le plus haut possible (ou « du » plus haut possible [#peursdeparent]). Voici une bonne nouvelle. En course à pied, la possibilité de voler existe vraiment. Oui, oui, vraiment !
C’est qu’en référence à sa cinétique, la course comporte une phase appelée l’envol (ou la suspension) qui, comme l’indique son nom, permet presque d’avoir des ailes. Comme tous les coureurs s’amusent tels des enfants, c’est alors parfait. Envolons-nous !
Les différentes phases de course
Contrairement à l’action de marcher qui amène toujours à avoir un pied au sol, voire les deux, la course permet un moment sans aucun contact avec la terre. Courir est en fait une succession de mouvements répétitifs qui se divisent en deux différentes périodes. La première, la phase d’appui qui se sous-divise en moments d’amortissement, de soutien et de poussée, se caractérise par le moment de contact avec le sol. La deuxième est la phase de suspension ou de l’envol, qui est celle où le coureur s’envoie en l’air.
Voilà, la phase où presque tous les enjeux de vitesse se retrouvent est celle de l’envol. Plus le coureur arrive à se déplacer loin en suspension dans les airs et plus il arrive à le faire de fois dans sa course, plus il sera rapide. Voilà pourquoi le moment d’envol doit permettre un déplacement horizontal maximisé. La beauté de la course fait en sorte que le corps doit se mobiliser en entier dans la perspective d’être efficace dans l’ensemble de sa cinétique. Ce sont en fait l’amortissement, le soutien et la poussée qui détermineront l’efficacité de l’envol. Ainsi, pour être un vrai de vrai « super-coureur-héros », il faut donner de l’importance à tous les moments de course et permettre à toutes les parties du corps de travailler en synergie.
S’envoler… à l’horizontale
Le coureur doit davantage être un sauteur en longueur qu’en hauteur. Logiquement, à même cadence [pas par minute], plus il augmente sa longueur de foulée, plus il peut arriver à courir vite. Ainsi, il doit arriver à convertir les forces à dominantes verticales en forces à dominantes horizontales pour se déplacer plus loin. Plusieurs chercheurs indiquent parallèlement que le coureur en hauteur, au-delà de se fatiguer davantage, aurait tendance à augmenter son risque de blessures. La fluidité de la phase d’appui au sol serait un gage de vol efficace. D’autant plus, combinée avec une progression adéquate en distance et en intensité, cette fluidité est un important réducteur de blessures. C’est ainsi que, pour s’envoler en beauté, il est à considérer :
- d’avoir une cadence (nombre de pas par minute) élevée ;
- de courir en se sentant léger ;
- d’avoir une phase d’appui fluide et efficace ;
- d’utiliser adéquatement ses membres supérieurs ;
- d’être juste assez musclé, principalement des stabilisateurs du tronc et des membres inférieurs ;
- d’aimer la course… et de souhaiter qu’elle donne des ailes !
Article paru le 3 novembre 2019 dans le Journal de Québec.