La fonte des neiges ramène un de ces plaisirs : celui de sortir courir. Le coureur, tel le bourgeon d’un arbre, s’apprête à fleurir... la vie est belle ! Les espadrilles de toile sont prêtes, le pantalon trois quarts sort du tiroir, le chandail se fait couper les manches et la palette de la casquette est à l’honneur. Hip ! Avant de sortir, une question s’impose : comment aborder ce changement de saison sans se blesser ?
■ Le coureur hiberneur : celui qui a peu ou qui n’a pas couru de l’hiver
Ce type de coureur doit reprendre progressivement son activité en alternant, pour les premières sorties, la marche et la course. Son cœur et son corps doivent s’adapter ou se réadapter à ce retour au jogging. Y aller en augmentant progressivement ses moments de course au profit de ceux de marche est une clé de succès. D’autre part, il est préférable de courir souvent, entre trois et cinq fois par semaine. Même si les sorties ne sont pas toutes longues, elles seront très utiles dans un contexte de quantification du stress. Il faut en faire juste assez pour s’adapter et pas trop pour ne pas se fatiguer !
■ Le coureur multisport : celui qui a pratiqué d’autres sports que la course tout l’hiver
Ce type de coureur a un avantage sur celui qui s’est reposé pendant la saison froide, puisque son cœur est probablement resté en excellente condition. Même si l’entraînement est très spécifique, les efforts physiologiques demandés au système cardiorespiratoire dans un autre sport vont rendre le retour au jogging plus facile. Comme il y a toujours (ou presque) deux côtés à une médaille, il faut que ce type de coureur use aussi de prudence : son cœur peut supporter une sortie un peu plus longue ou intense, mais le stress mécanique différent imposé aux muscles, aux articulations et aux os lors de ce genre de sorties demande de la prudence. Je recommande donc à ce coureur – de tout mon cœur – de recommencer progressivement.
■ Le coureur d’intérieur : celui qui courait régulièrement à l’intérieur cet hiver
Ce type de coureur peut enfiler ses espadrilles et aller dehors en respectant son rythme habituel. Tout en sachant que la course sur tapis n’est pas exactement comme celle d’extérieur, il peut se dire qu’elle lui ressemble beaucoup. L’asphalte sera peut-être un peu moins accueillant que la moelleuse surface du tapis, mais, tout en respectant ses limites, ça devrait être une histoire à succès. Encore mieux si le tapis a été à un minimum de 1 % de pente tout l’hiver : ce qui se rapproche le plus d’un terrain plat extérieur.
■ Le coureur rigueur : celui qui courait régulièrement à l’extérieur cet hiver
Ce type de coureur est presque un coureur parfait. Si le désir de courir est toujours là et que les blessures n’habitent pas le corps, à go, on sort ! D’autant plus que la course offrira l’heureux privilège d’être encore plus facile... reste l’adaptation à la température (mais bon !).
Bonne course !