Courir une ultra-distance

Courir une ultra-distance

Dernièrement avait lieu la plus importante course en sentier de la province, voire du pays : l’Ultra-Trail Harricana (UTHC). C’est dans la magnifique région de Charlevoix qu’a été présenté l’événement du circuit Ultra-Trail World Tour, où la majorité des coureurs y sont pour réussir une distance de plus de 42 km. Dans le milieu, on appelle ce genre d’événement l’ultra-marathon. Des athlètes d’élite de partout dans le monde « courent » ces événements. En plus de ces athlètes internationaux, on retrouve des centaines de coureurs récréatifs. Des gens comme Éric et Marie-Pierre, de Lac-Beauport... parents et travailleurs à temps plein.

Tous ces coureurs d’ultras ont quelque chose en commun : ils ont tous commencé, un jour, par un 5 km.

Ils l’ont fait... mais comment ?

Réussir une distance de plus de 40 km à la course peut sembler impossible... C’est « ultra » possible pourtant !

L’entraînement que demande ce genre de parcours est important, oui, mais il demeure faisable. Il y a d’abord le premier 5 km, ensuite la distance de 10 km, puis suivent le demi-marathon et le fameux marathon. Chaque étape en est une grande ; une réussite en soi.

Pour preuve, Éric, ambulancier quarantenaire, a couru les 80 km de l’UTHC, et son amoureuse, jeune entrepreneure dans la trentaine, les 65 km. Ces deux humains y sont arrivés parce qu’ils se donnent le temps et ont des qualités personnelles requises bien ancrées, dont l’organisation, la rigueur et la persévérance. Ils réussissent aussi probablement parce qu’au-delà d’avoir choisi la course, la course les a choisis !

Conciliation course-travail-famille

En ambulance, Éric réalise de grosses journées de travail qui ne lui permettent pas d’avoir un programme d’entraînement hebdomadaire régulier. Son horaire atypique lui offre par contre la chance de placer ses sorties lors de ses journées de congé. Des fois, il court, des fois, il ne peut pas, c’est comme ça !

Éric a par contre un plan ; un plan qui le sécurise et qui l’amène à progresser en diminuant le risque de blessures. Et, au plus profond de lui et avec toute son empathie, lorsqu’il côtoie ses patients, il se considère chanceux de pouvoir courir.

Lorsque l’autobus part le matin, Marie-Pierre est souvent déjà toute prête pour son entraînement... si elle n’y est pas allée vers 5 heures du matin ! Elle court pratiquement tous les jours parce que la course fait maintenant partie de sa routine quotidienne. Elle court depuis à peine deux ans, mais sa progression est fulgurante. C’est la première fois cette année qu’elle tentait une aussi grande distance. Peut-être la dernière puisqu’elle aime beaucoup les distances un peu plus courtes où elle se laisse porter à pleine allure. Mais elle l’a fait cette fois, et bien !

Ça se peut !

Il faut ainsi s’arrêter quelques instants pour penser à la préparation de ces athlètes. Ouf ! Ceux qui sont arrivés au bout de leur parcours d’entraînement ont assurément accumulé de l’estime de soi supplémentaire et de l’ultra-fierté !

Personne ne doit, à mon sens, s’imposer de telles épreuves si la vie ne le leur permet pas. Mais maintenant, on sait tous que ça se peut !

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