Sauf en période de douleur, pratiquement rien ne peut arrêter un coureur de courir... surtout lorsqu’il le fait dans le plaisir. Souvent, ce sont les douleurs physiques qui contribuent à un arrêt d’entraînement. Plus sournoisement, ce sont des douleurs psychologiques qui stoppent la course... et surtout le bonheur de la pratiquer.
L’histoire de Mélissa
Mélissa a aujourd’hui 42 ans.
Enfant, les parents de Mélissa l’ont encouragée dans sa pratique sportive. Adolescente, comme la plupart de ses pairs, elle en a moins fait. C’est après ses deux grossesses, à 37 ans, que Mélissa s’est mise à bouger plus régulièrement. Elle a choisi la course pour le faire en se donnant comme objectif de réussir un 5 kilomètres.
Au printemps 2014, à sa grande surprise, elle est montée sur le podium d’un évènement de la distance qu’elle connaissait maintenant assez bien : le 5 kilomètres.
Elle s’est donné comme nouvel objectif d’atteindre le 10 kilomètres en septembre de la même année. De nouveau une belle surprise, elle est encore montée sur le podium. On lui a dit et répété qu’elle était bonne. C’était vrai ! Mélissa était une bonne sportive.
L’année suivante, Mélissa a pris son entraînement beaucoup plus au sérieux. Elle est passée de 3 à 4 séances par semaine, pour le plaisir, à un entraînement plus rigoureux de 5 à 6 séances hebdomadaires.
La première course de cette année de 2015 s’est très bien passée. À la course où, l’année précédente, elle était montée sur le podium du 5 kilomètres, elle a su répéter l’exploit au 10 kilomètres. Cette jeune maman, dans la gratitude de l’exploit, s’est intérieurement convaincue que le demi-marathon serait sa prochaine visée.
Du plaisir au déplaisir...
Sur le web, elle s’est trouvé un programme de course. Elle l’a suivi rigoureusement. En 2016, son premier évènement avec cette nouvelle distance fut encore couronné de succès.
Toujours plus encouragée, elle demande à un ami coureur de lui faire un plan d’entraînement. Non seulement Mélissa ne voulait pas décevoir son ami en ne dérogeant pas de ce qui était prévu, mais c’est surtout elle, inconsciemment, qu’elle souhaitait ne pas décevoir.
L’année suivante, toujours sur le 21,1 kilomètres, ses performances restent stables. Par contre, Mélissa se sent fatiguée. Les blessures physiques commencent à compromettre non seulement des séances, mais aussi des semaines complètes d’entraînement.
Mélissa n’a plus bon sommeil. Elle ne se sent plus équilibrée du point de vue alimentaire ; des fois, elle a des rages de nourriture, d’autres fois une absence d’appétit.
En 2018, Mélissa ne court plus. Elle n’aime plus la course... du moins, c’est ce qu’elle pense. Elle a pris beaucoup de poids. Elle n’est plus bien dans son corps. Et c’est là qu’elle est venue me voir.
Les symptômes à surveiller
Mélissa a probablement vécu ce que plusieurs sportifs performants vivent : une période de surentraînement. Ces symptômes doivent sonner le signal de départ... d’un possible repos ou d’un changement de sa manière de voir l’activité physique :
- Douleurs musculaires prolongées
- Fatigue
- Irritabilité
- Changement du niveau d’appétit
- Fréquences cardiaques au repos plus élevées
- Changement des habitudes de sommeil
- Plateau ou déclin des performances
Il faut aider le coureur surentraîné à réapprendre à bouger dans le respect de son corps et à ne jamais perdre de vue que la course c’est l’fun !